jeudi 15 novembre 2012

Cours Florent - Echéance "Moteur !" - Les 7 péchés capitaux

La colère, l'orgueil, la luxure, l'envie, la gourmandise, la paresse, l'avarice.
A, B, C, C comme Colère !

"Un seul verdict, la vengeance. Une vendetta, telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux."
"Ces sales putes, j'aimerai bien leur tordre leur cou de poulet."
"Mes enfants, soyez les chiens !"
"Lettre de Richard - Réponse de Saladin - 9h07 un avion s'écrase sur le World Trade Center."

"La terre est notre seul refuge."
"Bienvenue pour cette deuxième partie qui s'appelle le Chien de ma Chienne, on aurait tout aussi bien pu l'appeler... Le chat de ma chatte ! Oui c'est drôle mais dans ta bouche on entend tout autre chose, répète un peu pour voir. Le chat de ma chatte !"
"Vous avez gagné un demi-cochon. Un cochon ? Vigoureux même. Vivant ?"

"La luxure est pour les héros, les conquérants."
"Ma verge coule à flot."
"Frère Jean, quand vous allez à la messe, que vous rencontrez jeunette, que vous l'allongez couchette, que faites-vous ? Amen. Je lui retire sa p'tite jupette, Domino mino, domino minette, je lui retire sa p'tite jupette, Domino. Toi, je vais te manger !"
"Là, un essaim de filles. Là, Madame Edouarda."
"J'ai 15 ans, baiser est plus important pour eux que pour moi. Hey papa !"

"Et les privations sont inévitables pour le nourrisson."
"Et après ? Après tu l'isoles un peu et tu lui fais croire que vous êtes seuls au monde."
"La nuit est bientôt finie, et tu dois devenir mienne, en même temps que le jour devient jour. Donne-moi ta main."
"Je veux tenir le couteau qui m'a tranché le cou. Rien que ça ! Je sais même pas où je l'ai mis !"

"Vous aimez votre chat ? Vous voulez le meilleur pour sa santé ?"
"Le Tô, préparation pour environ 6 ou 7 personnes."
"Je suis boulimique-anorexique. Ce soir, j'ai commencé ma crise. Mieux que la liberté, mieux que la vie !"

"Mais monte dans ce putain de train !"
"J'ai même pas le temps de mater ces délicieuses braguettes, dans le bus bondé début d'été, moi je descends au prochain arrêt."

"Aujourd'hui et seulement aujourd'hui, c'est jour de soldes, jour de grâce, jour unique, jour du petit, jour de Marie !"
"Money ! Money !"

"Jour de colère, jour de larmes."

"On a fait ce qu'on a pu !"

dimanche 9 septembre 2012

Dimanche à Paris

A Paris, quand t'es pas tout seul, il y a une musique de jazz aux pieds de Notre-Dame la nuit et des sourires plein de dents.
A Paris, quand t'es seul, qu'il ait fait beau ou pas la journée, la nuit les trottoirs sont mouillés, ils sentent la pisse de chien, et tu imagines le son craquant du vinyle et la voix de Billie Holiday derrière les fenêtres allumées des voisins.

A Paris, chez moi, il y a le petit voisin qui a regardé un dessin animé sur Canal Plus, je ne savais même pas que Ca Cartoon existait toujours. Ca m'a rappelé mes dimanche quand j'étais petite. Quand tu ne savais pas encore quel goût auraient les dimanche plus tard. Cette légère aigreur à l'idée de savoir que ton frère retrouve sa chérie ce soir, que ta meilleure amie connaît ses premiers ébats. C'est étonnant, le dimanche tu ne peux pas te résoudre à être heureux pour eux. Les autres jours, il n'y a pas de problème, mais le dimanche, tu voudrais bien que le jazz retentisse chez toi aussi et ne pas être la seule à danser dessus.
Tu penses juste que tu ne peux appeler personne.

A Paris, chez moi, il n'y a pas de jazz. C'est un peu trop cliché. Au lieu de cela il y a une casserole au milieu de la pièce parce que tu as encore un dégât des eaux. Il y a un bébé qui pleure chez le voisin. Et dans la rue il y a une voiture qui fait ronfler son moteur. Et tu aimes bien. Ca te rassure cette vie à l’extérieur. Et toi dedans. Retranchée. La tête par la fenêtre à fumer une clope et fantasmer sur la boiserie de la bibliothèque en face et des plantes vertes. C'est rassurant les plantes vertes. Autant que les livres. La vie des autres c'est rassurant. Autant que l'odeur de ta maman qui vient te border à 22h, à la fin du Carrefour de l'Odéon et qui coupe la radio avant de fermer la porte de ta chambre. Alors tu ouvres les yeux dans le noir, tu écoutes le silence de la nuit. Le chien qui aboie au loin. Les voitures qui passent plus haut. La voix basse de tes parents qui chuchotent dans le couloir et dans la salle de bains. Tu prends conscience du présent. Et tu t'endors, rassurée, car demain n'est pas encore là mais la journée est finie.

Pourquoi pas ?

Avec le P'tit Chéri, une fois on est monté sur un toit à Clermont, puis nous sommes allés dans un parc, la nuit. On dominait la ville. On a pensé dominé nos vies. On a ri. On a dit qu'on avait la vie devant nous. On a parlé de Woody Allen, on a raconté une fausse comédie romantique. Il a dit qu'il ferait le conservatoire de musique et qu'il deviendrait ethnomusicologue. J'ai dit que je plaquerai tout et que je ferai le Cours Florent. On a parié pour rire. Puis sérieusement il a demandé pourquoi on le faisait pas. J'ai dit "Pourquoi pas alors ?" Il a répondu "Pourquoi pas ouais !"
L'idée a germé. Jusqu'au bout.

Il y a une semaine j'ai mal dormi. J'attendais le mail d'inscription. Lundi je n'ai rien eu dans ma foutue boîte de réception. Mardi je m'étais promise d'appeler dans l'après-midi afin de savoir si, par hasard, ils ne m'avaient pas oublié, comme dans tous mes cauchemars de ces derniers jours. A 11h, je me suis agacée contre un copro, une collègue m'a embarquée en pause clope, ça tombait bien, elle rentrait de vacances, on avait des choses à se dire. J'ai ri. J'ai oublié. J'suis revenue. J'ai attendu midi pour regarder mes mails, on ne savait jamais. Il y avait un mail. Sur le coup j'ai pas compris. J'ai pas compris que ce n'était pas seulement pour me dire que j'étais inscrite, mais aussi pour me dire quels jours j'aurai cours, où et avec qui. Et les horaires étaient exactes. Le cauchemar a disparu.
J'ai dansé les claquettes toute la journée, j'ai tout supporté au boulot, j'ai ri toute seule. J'ai oublié mon P'tit Chéri.

samedi 30 juin 2012

J'ai rencontré un Bisounours

Y'a pas si longtemps, j'ai rencontré un Bisounours.
Cécile m'a invitée à une soirée chez des amis à elle. Rendez-vous à 20h à Barbès. Okay, donc j'avais le temps de faire la sieste en rentrant du boulot. Je me suis réveillée les yeux plissés, les fringues fripées, les cheveux en pétard. Mais qu'importe, armée d'un courage jusqu'à alors inconnu, j'ai hissé mes bottines et je me suis emmenée jusqu'à Barbès donc.

Soirée sympa avec des gens sympas autour d'un repas sympa. Bref, jusque là, rien d'anormal. Le Bisounours était déjà là bien sûr, mais à ce moment je ne savais pas qu'il s'agissait d'un Bisounours. J'aurai dû me méfier. Mais que voulez-vous, un vendredi soir dans une cour parisienne à manger africain et à boire de la vodka, on ne se méfie pas. Et puis entre nous, il était intéressant, pas trop mal. Le genre de mec banal qu'on apprécie qu'une fois qu'on lui parle. Alors nous voilà parti à parler Cannes et Roland-Garros, autant vous dire qu'à ce stade de la soirée je le regardais avec des yeux émerveillés du genre "merde ce mec c'est moi, c'est peut-être l'homme de ma vie". Je vous le dis, faut résister à la vodka. Mais ce soir-là, France Gall ne chantait pas à mon oreille "Résiste, prouve que tu existes !", non que dalle. Abandonnée par France, je me suis laissée subjuguée comme une midinette en manque. Si bien qu'entre une heure du matin et trois heures du matin, je n'avais plus de cerveau, ni de bouche, je me la faisais bouffer.
Il a fallu rentrer ensuite. Là encore, je me suis faite avoir. On a vécu un moment cinéma. A pieds, à moitié sous la flotte, devant les grilles de la gare du Nord, sur le pont au-dessus des rails, on a couru, on a ri, on s'est embrassé. Juste après on a vécu un moment loose. L'inévitable envie de pipi quand tu as bu. L'idée était de trouver un taxi et que chacun rentre chez soi. On marchait, on ne trouvait pas de taxi ou on ne voulait pas les voir, je ne sais pas très bien. On est tombé sur une station essence. J'ai fait du gringue pour obtenir les clefs des toilettes. Alors, il faut savoir que les toilettes d'une station essence à la limite du 18ème-20ème, ce n'est pas ce qu'il y a de plus glam au monde. D'où l'instant loose. Ensuite on a continué à marcher, moi je commençais à décuiter et à me demander ce que je foutais. Mais on a trouvé un taxi à Jaurès et cinq minutes après j'étais larguée à Belleville, un dernier baiser et bye-bye.
Forcément, j'ai appelé mon frère, histoire de faire un débriefing. Là on se serait cru dans une série américaine, du genre No Sex and the City. J'ai vu le soleil se lever, j'ai reçu un texto romantique, une demande de rendez-vous et mon frère qui me disait "mais vas-y fooooooonce". Je me suis couchée.

Le lendemain, j'ai recommencé les coups de téléphone. Pas de mal de crâne, merci la vodka, j'étais donc bien lucide et je me souvenais de tout. Alice, mon frère, ma tante, Charlotte, tout le monde m'encourageait. Genre match de boxe. J'ai donc foncé, sans réfléchir.
Si j'avais su qu'il m'emmènerait aux Buttes Chaumont, si j'avais su qu'aux Buttes Chaumont il y avait pleins de couples, si j'avais su qu'il m'aurait roulé un patin dans la rue, si j'avais su que j'allais perdre ma main au profit de la sienne, et bien croyez-moi, je n'y serai pas allée.
C'est donc là que s'est révélé que l'homme était un Bisounours. J'ai rien contre l'idée des câlins, des suçons dans le cou, des caresses dans les cheveux, mais... Enfin, si, je suis contre. En tout cas pas comme ça, pas par un mec que je me suis levée la veille sous alcool. Okay, il était toujours aussi intéressant. Un mec bossant dans le cinéma ne peut être qu'intéressant pour moi. Mais merde, pourquoi se croyait-il obligé de me bouffer les doigts et de me prendre pour une gamine de deux ans à me dire "hum c'est bon tes doigts, je vais les croquer !" AU-SE-COURS ! Je préférais encore l'instant loose de la station essence. Oui j'suis pas une fille romantique, oui j'suis pas une fille facile et non je vais pas faire des efforts pour un mec avec un certain potentiel sous alcool qui s'avère décevant le lendemain.

Depuis, je ne l'ai pas revu. J'ai abusé de l'annulation des rendez-vous. Je me suis étranglée quand sur mon répondeur il m'a dit "je t'appelais juste pour entendre ta voix, elle me manque." J'ai fait rire tout le monde avec mon Bisounours. Mais moi ça m'a pas fait rigoler.
Où sont passés les mecs virils pour qui tu te jetterais à leurs pieds ? Où sont passés les mecs qui te ramènent chez toi et qui veulent te suivre pour te sauter ? Non, moi je me suis trimbalée un mec qui m'a ramenée chez moi, m'a smackée et m'a dit "Allez, un dernier bisou pour la route, à plus." Sans déc', je me suis sentie vexée.

Maintenant je boude. De la déception. On me dit encore "Mais, retournes-y, dis-lui, explique-lui." Non, pas possible. Comme dirait Alice, c'est comme dans Inception, une fois qu'une idée est implantée, impossible de s'en défaire. Et je peux pas m'enlever l'idée que j'ai rencontré un Bisounours à la guimauve. J'veux pas me faire aimer, j'veux me faire désirer, c'est pas pareil. Et je vois pas pourquoi je m'expliquerai. D'autant plus que j'ai eu l'impression de le larguer alors qu'on était pas ensemble. Tout du moins pour moi. Mais bon, je pense pas l'avoir traumatisé, après tout on s'est connu moins de 24h.

La prochaine fois que je rencontre un mec intéressant, je me coupe les mains, je mets une écharpe avant (oui parce que mettre une écharpe sans main c'est pas super évident), et je me boucle la bouche, et je vais tenter d'arrêter de boire de la vodka en soirée. Putain c'est pas gagné.

jeudi 17 mai 2012

Le mois de mai

Cours Florent : okay. Même qu'on a fait des bisous sur l'enveloppe avec mon frère avant de la poster. Ouais, ouais, comme dans les films.
Les films. Cannes. Le mois de mai.
Le mois de mai c'est cool. Déjà parce qu'il y a des jours fériés et tu peux glander en peignoir la fenêtre ouverte parce qu'il commence à faire beau et que tu as envie de porter des robes avec des cerises et de boire des cocktails avec des fraises et du citron, en écoutant Porque Te Vas. Oui le mois de mai te rend ridicule. Comme de regarder Cannes dans ton lit, sous la couette, et pleurer d'émotions, sans raison. Comme d'attendre Roland Garros en te demandant, quand, mais quand !, pourras-tu te payer une place en finale homme sous le cagnard ? Et puis le mois de mai c'est le mois des anniversaires et il est rigolo de faire les boutiques en cherchant quoi offrir. Le mois de mai c'est le mois où tu vieillis. 28 ans. J'imagine encore que je grandis. En centimètres. Mais non.

Et puis le mois de mai cette année ce fut aussi le changement. Mais bon, c'est chiant d'en parler, tu préfères regarder tout ça avec des grands yeux de fille émerveillée qui n'a jamais connu la gauche au pouvoir. Ca fait un peu des chatouillis dans le ventre d'y penser. Tu regrettes de ne pas être allée à la Bastille quand même.

Le mois de mai cette année c'est aussi synonyme de fric.
Ouais ouais Paris c'est cool mais Paris c'est cher. Alors des fois quand tu as du fric qui te tombe dessus, tu ouvres juste la bouche et les bras. Façon Messie, tu vois ?
Pour une fois dans ta vie, Pôle Emploi t'aura servi à quelque chose. Pour une fois tu auras eu envie de dire aux gens qui votent à droite "oui j'ai profité du système et je vous emmerde." Pour une fois tu auras eu envie de cracher à la gueule des gosses de riches avec mépris. Pour une fois tu ne te seras pas cherchée d'excuses pour justifier ce fric tombé du ciel. Pour une fois tu ne te seras pas sentie coupable. Pour une fois tu auras compris à quoi sert la prime pour l'emploi du Trésor Public. A t'aider. Et surtout pas à te montrer du doigt façon "wah regardez une pauvre". Pour une fois tu t'en fous qu'on te dise à ton taf "elle est en bas de l'échelle" parce que tu as l'affreuse impression qu'être en bas n'est fait que pour la gravir cette putain d'échelle. Et que ceux qui sont en haut ne peuvent que la dégringoler, sans panache. Et pour une fois tu n'as pas envie de rigoler face à cette métaphore pourrie. T'es prête pour l'escalade. Parce que j'aime bien m'élever, me prouver que je suis capable de relever mes défis.

Le défi du moment c'est de faire du social au boulot, dans ce monde de requins.
Bosser dans l'immobilier c'est drôle. Je suis devenue experte en décryptage d'accent mandarin, pakistanais et portugais. Je suis devenue experte en carpette, à rendre service à tout le monde, un pied en l'air, la main dans les cheveux, le sourire à la bouche. On pourrait écrire une série américaine. Tous les jours un nouveau cas à résoudre tout en suivant la vie passionnante des héros. Promis, je le ferai, mais pas aujourd'hui.

jeudi 12 avril 2012

Des fois je fais des recherches Google...

... Assez improbables.
Aujourd'hui j'ai demandé à Google : "y'a-t-il une différence entre se téléporter et se télétransporter ?"
Wiktionnaire m'a répondu qu'ils étaient synonymes et m'a appris que leurs etymologies se découpaient ainsi : "de télé- et transporter" ; "de porter avec le préfixe -télé".
Puis ensuite j'ai lu pleins de trucs sur Star Trek.
Puis j'ai lu un truc auquel j'ai rien compris à base d'atome rubidium.
Pour finir je me suis dit que je préfèrerai transplaner et j'ai commencé des recherches sur le wiki Harry Potter.

vendredi 6 avril 2012

Le sésame

Le sésame de la vie de parisienne c'est la carte cinéma illimité.

Ouais parce que ça été un drôle de choc le cinéma parisien.
Le premier dimanche soir passé ici. Le rituel étant de rigueur, j'ai pris le métro, je me suis arrêtée à côté du Cours Florent, histoire de me rappeler pourquoi j'étais ici. Je me suis pas cassée la tête sur le film à voir, j'ai roulé vers Sherlock Holmes. J'ai agité, sous le nez de la dame qui vend les tickets, ma réduc' chômdu.
"Ah bah ça va pas être possible, on est dimanche."
"Et alors ?" A la fois surprise et un peu hautaine, je ne voyais franchement pas le problème.
"Et alors y'a pas de réduction chômeurs le week-end." Question ton hautain, faut avouer qu'elle était super douée la dame.
"Ah. Ah bon. Bah tant pis."
"10 euros et 70 centimes."
Ou tout l'art de ne pas blanchir en public. Petit coup d'oeil discret vers le panneau affichant les tarifs. Ah mais c'est qu'elle ne ment pas la dame ! Pourtant j'ai été tentée de lui demander si Jude Law faisait un strip pour ce prix là, mais elle avait pas l'air de beaucoup rigoler. Et maintenant que j'étais là, que j'avais bravé le froid, je ne voulais pas faire demi tour l'air penaud. Je me suis tout de même interrogée. A Paris les chômeurs se pendent le week-end ou quoi ? C'est pas parce qu'on peut sortir à 14h faire nos courses en même temps que mamie qu'on ne souhaite pas voir des gens le week-end. M'enfin, soit. Après tout, les étudiants subissent la même rigueur tarifaire. Comme quoi, les étudiants aussi sont considérés comme des j'enfoutre qui profitent du système (mince, on sent un peu de quel côté penche ma position politique, c'est la faute à l'actualité).

Mais je suis armée de courage. Travaillant mais ayant tout de même un statut de chômeuse, je compte bien enculer la société comme il se doit, je suis une j'enfoutre et j'en suis fière. Alors un vendredi, sortant du bureau à 17h comme tous ces gens trop cons qui font des 35h et se plaignent de trop travailler, je m'arrête à la Bibliothèque François Mitterand et je file au MK2 du coin, histoire de me flanquer un coup de couteau en plein coeur en me rappelant que je ne travaillerais probablement jamais à la BnF.
Je vais voir Detachment, j'ai envie de rêver sur le grand pif élégant d'Adrien Brody.
J'agite à nouveau sous le nez d'une autre dame ma fameuse réduction.
"7 euros et 50 centimes."
J'ai failli faire demi tour cette fois. C'est quoi ce délire ? C'était le tarif plein de Clermont-Ferrand. Soit. Je suis une battante, je crois au cinéma, je paye mais avec peu de chaleur, je pense même que j'agresse un peu le clavier des CB, tout simplement pour qu'il imprime bien mes empreintes. JE SUIS VENUE J'AI VU J'AI PAYE JE ME SUIS FAIT ENCULER SANS LUBRIFIANT (merde arrête t'es vulgaire, je te rappelle que tes parents lisent ton blog). Et le pire ! Le pire c'est que j'ai failli succomber à la léthargie d'une fin de semaine, bien installée, au chaud, j'ai failli roupiller.

En rentrant, je me suis ruée sur allociné, j'ai épluché tous les cinémas de Paris, j'ai hurlé devant les tarifs exubérants, oui, parce que oui !, ce n'est pas une faveur des MK2 ou des UGC et autre Gaumont que de tirer sur la carte bancaire des spectateurs avec la bave aux lèvres et les yeux révulsés en instance de folie sous coke "donnez l'argent pour le cinéma, il vous le rendra bien". Même le Saint-Germain des Près il percute violent aux fesses. Soit. Je me suis dit que j'allais télécharger à mort, que ça serait bien fait et que j'en avais rien à foutre de Hadopi, même pas peur.
Puis finalement, de site en site, j'ai fini par rencontre le miracle.
La carte MK2/UGC et autres cinémas arts et essais pour 20 euros par mois. Mais pourquoi ne l'ont-ils pas dit plus tôt ?

Et ce soir au courrier, le fameux sésame est arrivé dans ma boîte aux lettres, il est bleu moche avec une photo de moi telle une tête de mort sans nez et sans bouche, les yeux bleus délavés, d'une pâleur extrême à la limite de la petite soeur du Fantôme de l'Opéra, mais qu'importe parce que si je veux, je peux aller au cinéma tous les soirs, et même le week-end ! La folie quoi !



Paris je t'aime bien mais des fois t'es relou

dimanche 1 avril 2012

Les pancakes du dimanche


La vie en cours

Wah déjà deux mois. Tout va trop vite. Je me suis coulée dans le temps qui filait. Reprendre le blog, le cours des choses, raconter, oublier ce qu'on a déjà fait, tout ça, c'est difficile. J'avoue que j'ai eu la flemme.
Passer un mois sans internet, sans le téléphone, reprendre contact et le clavier c'est comme une sinécure. "Tu deviens quoi ? Tu fais quoi ? Est-ce que ça va ?" C'est trop long à raconter.

Alors voilà aujourd'hui il a fait moche et j'ai acheté des fraises.
Okay, on s'en fout.

Je me suis pointée aux portes ouvertes du Cours Florent. Après tout c'est pour ça que je me tue les poumons dans le métro. Ca m'a fait comme des guilis dans le ventre de me retrouver à nouveau en ces lieux. Vite le calendrier. Bien, plus que 5 mois.



Quand j'ai pas internet, je me refais mes meilleurs films. Kill Bill en haut de la liste. Vas-y, toi aussi, siffle.

vendredi 3 février 2012

J-1

Piercing enlevé, cartons presque finis, nouvelle vie accrochée au bout des doigts, aucune idée si tout rentrera dans la voiture "oui, oui, le coffre est grand" qu'ils disent, mais je dormirai mal quand même, hop une cuillère de glace vanille-pécan, Matt Damon est sexy, c'était la vraie dernière journée dans Clermont et je n'ai même pas effectué mon rituel : aller au cinéma quand je m'en vais d'une ville ou quand j'y rentre. Peut-être dimanche soir, dans Paris. 


mercredi 1 février 2012

J-3

Aujourd'hui, retour à Paris, dormir dans le train, revoir Valou, faire état des lieux, récupérer clefs, aller à l'hôtel, République/Porte de Pantin, revoir Indochine.


Vas-y, saute partout dès le matin, ça réveille

mardi 31 janvier 2012

J-4 la galère

Bien.
Bon.

AU SE-COURS.

Tout se passe tanquillou au timing des cartons, c'est pas le problème.
Non, le problème, c'est que je suis idiote (sisi, vous allez voir). Ce week-end, je suis allée chez pôpa et môman, et je DEVAIS amener les papiers chiants à signer mais indispensables. Comme le bail, par exemple... Tu copies 15 000 fois un texte auquel tu comprends rien, et, en contrepartie, l'agence loue à ta fille un appartement. Donc vraiment, c'est un papier important, que tu dois parapher à toutes les pages, en plusieurs exemplaires. Enfin, vous avez compris le principe quoi. Et moi, MOI, je l'oublie. 
Alors je fais les papiers à leur place. J'ai même demandé à une copine qu'elle écrive un exemplaire, pour qu'il y ait bien deux écritures différentes. Mais ça, ça va. Non, le vrai problème, c'est de signer à leur place.
PUTAIN.
J'ai l'impression d'être Paul Cézanne en train de serrer les fesses qui copie une pomme dans un saladier. 
Pour l'instant j'en suis au stade brouillon. J'ose pas passer au stade définitif. CA FAIT PEUR. Et si je me trompe au dernier moment ? Et si sur les 5 signatures que je dois faire, y'en a pas une de pareille ?
Déjà à l'époque du collège j'étais admirative des badboys qui imitaient la signature de leurs parents, et je me demandais déjà : est-ce que les gens étaient dupes ?
En plus, je suis sûre que je vais rougir comme une tomate et bafouiller quand je vais tendre les papiers à  la madame de l'agence.
Et si j'allais acheter du papier calque ?

J-4

Se lever à 6h comme une fleur, s'être couchée à 1h. Tout va bien. Je fais des cartons de CDs un café à la main.
Hier c'étaient les fringues, et j'ai craqué à minuit en laissant tomber et descendre les 4 étages pour chercher un kebab mangé devant Grey's Anatomy. 

Aujourd'hui : ophtalmo + orange (on va s'amuser) + imiter la signature des parents + faire des cartons + voir son agenda en 3D + faire le tri dans les papiers (on va s'amuser bis) + vider les DVDs + arrêter de réfléchir


vendredi 27 janvier 2012

Expendables

Bon, allez, soyons plus drôle.
Je suis trop forte, ma famille est trop forte, nous sommes les meilleurs, nous nous jetons des fleurs, nous nous aimons, à nous seuls on peut sauver le monde. Nous sommes la crème du cappuccino, la mousse de la bière, les oeufs des îles flottantes, la plage N°2 des CDs, la dernière page des polars, la chantilly dans le café liégeois, bref : NOUS SOMMES LE MEILLEUR DU MEILLEUR. Un peu comme si tu réunissais Stallone, Statham, Jet Li, Mickey Rourke, Bruce Willis et Schwarzy dans le même film. Ouais bon, okay ce film existe déjà, mais tu vois ce que je veux dire quoi. 

Un peu comme si Papi était un mafieux en marcel qui a roulé sa bosse et qui te fait des discours philosophiques sur la vie quand il coupe du bois, celui qui connait tout le monde, qui surpasse tout le monde de son statut de Super Papi (avec la Majuscule, j'y tiens) et qui tient les comptes, mais qui mouille sa chemise aussi quand il parle de toi, t'as intérêt à être à la hauteur après, il a pris des risques Papi.
Ensuite y'a ta Mère, qui est un peu Miss Moneypenny, avec un téléphone et un GPS intégrés direct dans l'oreille, qui gère tout à distance et qui en plus te fait des blagues pour te détendre et s'inquiète à bon escient. Elle est mariée à Q, ton Père donc. C'est celui qui te monte les meubles et te conduit où tu veux et il a toujours une astuce pour tout avec son couteau suisse dans la poche.
Puis viens ton Frère, le rital doublé de Docteur Freud. C'est à dire qu'il est celui qui sort les dents et le flingue sans réfléchir si on t'emmerde, il rigole pas quoi. C'est celui qui fume en pestant des gros mots, qui porte des bagouses et des gourmettes en or. En fait il ressemble un peu à Super Papi quand il était jeune, il est sans doute celui qui reprendra l'affaire familiale, il a du poids sur les épaules. Mais en plus de ça, tu peux l'appeler quand tu veux, te mettre sur un divan et parler, parler, parler, c'est gratuit et efficace. 

Là c'était les personnages principaux, en plus de toi qui es la personne en détresse à secourir (tu as loupé l'heure du casting pour jouer la James Bond Girl, tu dormais comme une marmotte ce matin là).

En toute logique les personnages secondaires suivent. Ils sont la colle, les indispensables aux premiers personnages. il ne faut pas du tout négliger les personnages secondaires. Ce ne sont pas toujours eux qui te sauvent la vie mais ils y contribuent quelque fois, ou en tout cas ils assurent ton confort moral.
Evidemment, il y a Mamie, la femme de Super Papi, celle qui fait des tartes et qui répond au téléphone à la place de Super Papi, elle communique aux autres les idées du patriarche, lui il ne prend jamais la peine de téléphoner, c'est normal c'est le super héros (t'as déjà vu Spiderman ou De Niro envoyer un texto toi ?). 
Après y'a les Tontons Flingueurs. Y'en a un c'est un peu Bruce Willis parce qu'il a trop la classe avec son crâne luisant, et ce dans n'importe quel genre de film, et qu'il est gentil, intelligent et drôle, et c'est un peu le gars romantique qui voudrait le cacher. Mais personne n'est dupe. C'est un peu le genre de mec avec qui tu peux rester des heures sans parler, et puis tout d'un coup il te dit une phrase tellement essentielle que tu veux te cacher pour pleurer, parce que toi non plus tu veux pas passer pour quelqu'un de romantique. L'autre Tonton c'est Gandalf, il pourrait faire des bateaux avec sa pipe, il a des vérités positives sur tout et une épée pour ne pas faire comme le reste de la famille avec leurs flingues. Tu as recours à lui pour qu'il te rassure mais tu hésites longtemps avant de le faire parce qu'il est parfois intimidant et peu accessible, mais c'est pour ces raisons que tu l'estimes, bien plus que pour son côté chevaleresque. 
Pour finir il y a les Copines des Tontons, tes Tantes, mais elles n'aiment pas que tu les appelles comme ça, et d'ailleurs ça te fait bizarre quand parfois tu le fais. Elles aussi, c'est comme Mamie, tu passes par elles pour communiquer, et tu adores ça. Elles ont des bons plans pour tout, un conseil, un numéro de téléphone, un lien internet, et tu fais pareil. C'est comme des supers copines, tu peux leur confier tes secrets, elles les gardent bien, et puis c'est cool de confier des secrets à une partie de ta famille sans que le reste le sache. En fait, ce sont elles les James Bond Girls. Elles n'ont pas loupé l'heure du casting elles. Elles sont prêtes à dégainer et à t'aider tout en restant super jolies. 

Tout ça pour dire que sans eux, je n'aurai trouvé ni boulot ni appart, tout ça dans un délai de 15 jours. On est trop fort


jeudi 19 janvier 2012

Fuck

Recommencer. 
Pizza. Coca. Bientôt glace au chocolat. Résultat de la valse parisienne. Ligne 2, RER C, transilien, ménilmontant, Vitry, Gambetta, Clamart, Villiers, Jaurès, Bercy. Que dalle si ce n'est des aigreurs d'estomac et des envies de hurler dans le noir. 
J'avais dit que je serai drôle. 
Tout va vite. 
J'ai mal au genou, j'ai flirté avec mon agent immobilier, sans intérêt, il était moche, mais je n'aurai rien eu contre froisser mes draps. 
Cinéma pour rêver, s'échapper à la réalité, ne rien savoir pendant quelques heures que les images sur l'écran. Une survie comme une autre. Je suis en apnée, je me tire les cheveux vers le haut, sortir la tête de l'eau, ne pas se noyer. Aller à la piscine est une forme de survie, il serait si facile de se laisser couler, c'est un défi que de rester à la surface. Et en sortir vainqueur, pleine de gloire, auréolée de succès. 
Le FBI fait fermer megaupload, TF1 fait des pubs puantes sur la rivalité bleu/rouge la soi-disant diversité du monde. 
Ce soir je suis une petite fille qui tape du pied parce que les choses ne vont pas comme elle veut. Ce soir j'ai envie d'être chez mes parents, dans mon grand lit à mater le mur violet et la montagne par la fenêtre. Ce soir j'ai envie qu'on me foute la paix avec ma pizza. Ce soir je comprends rien. Ce soir je voudrais que les cinémas soient ouverts 24h/24. Ce soir je voudrais être demain et arrêter d'imaginer qu'il serait possible de mettre tout ce que j'ai chez moi dans un putain de 15m² à 600 euros. Ce soir je panique. Ce soir je voudrais déjà être à septembre et foutre toute cette putain d'énergie sur une scène. Etre quelqu'un d'autre. Et rêver. 


lundi 16 janvier 2012

Go to Paris

Ce n'est pas que je ne me sois pas encore couchée, non, je m'éveille. Dur. 
3h de train, 24 L de café, 2 pains au chocolat, 3-4 ronflements. Et j'y serai. 
2 jours.


samedi 14 janvier 2012

Pancakes

Aujourd'hui, j'ai mangé 20 pancakes avec du sucre glace, et je n'ai rien mangé d'autre. J'ai honte.



Bon les années 80, parfois c'est... J'ai pas encore trouvé le bon mot. Mais ça ressemble vaguement à une étude sociologique et/ou médicale.
Je vais arrêter le sucre pour aujourd'hui, parce que je suis en train d'imaginer Einstein et Freud en grande discussion sur France Gall.

Humpf

Il est 2h39, évidemment je n'envisage pas encore de dormir. J'en suis au troisième film, je ne me souviens déjà plus du titre du second, le troisième est une merde et je l'ai déjà vu.
M'enfin c'est pas le problème.
Le problème actuellement est que j'envisage très sérieusement de me faire des pancakes.

RESISTE, PROUVE QUE TU EXISTES.

Putain, ta gueule France !

vendredi 13 janvier 2012

Je me suis dit beaucoup de choses

Je me suis couchée à 2h du matin, ce qui était beaucoup plus tôt que tous ces derniers jours.

A 3h15, j'avais envie de pisser. J'ai résisté 10 minutes en me tournant dans tous les sens en espérant que je me rendorme avec l'envie de pisser. Je me suis rendue compte que j'étais pas certaine de m'être endormie entre 2h et 3h15. Il était 3h30, je me suis levée, je suis allée aux toilettes, éclairée par mon téléphone portable. Avant de me recoucher, j'ai fini le verre d'eau sur mon bureau en me disant que je prenais le risque. J'aurai pas dû. A 3h50, j'avais envie de pisser. J'ai résisté 10 minutes. il était 4h, je me suis relevée, je me suis recouchée.

A 4h15, j'ai compris que je ne me rendormirai pas, je commençais à avoir mal au ventre. Je maudissais le fait d'être une fille. Tous les mois, on déteste toutes être une fille. Je me suis dit que j'étais pas seule dans ce cas. J'ai pensé à toutes les filles qui n'arrivaient pas à dormir parce qu'elles avaient mal au ventre. Ca faisait beaucoup de filles. Je me suis dit qu'à nous toutes on pourrait se rebeller mais que ça ne changerait rien, le mois prochain on aurait toujours mal. 
Je me suis redressée, j'ai pensé à tout ce que je faisais quand j'avais mal au ventre. Prendre une douche, boire une tisane à la verveine, me masser le ventre, les reins, les genoux, les coudes, la nuque, mettre une bouillotte sur mon ventre et la changer de position toutes les 5 minutes pour la mettre tantôt dans le dos, tantôt dans la nuque, prendre un efferalgan. 
Il était 4h30, je n'avais pas envie de bouger. Il fallait que je dorme, si je bougeais, c'était certain que ma nuit était foutue. Je me suis dit que j'allais être une fille forte. Je me suis dit que j'allais tester ma résistance à la douleur. Pour ça, il fallait s'occuper. Pour tenter d'endiguer la douleur. J'ai pensé à ma mère quand elle me disait de pratiquer la sophrologie. J'ai pensé à combien il était agréable de dormir et à tous les beaux rêves que j'allais faire. Ca n'a pas marché. Mais je ne voulais toujours pas bouger, j'étais persuadée de m'endormir d'ici peu et il ne fallait surtout pas louper le coche. 

A 5h je me suis relevée pour aller aux toilettes. Je me suis recouchée avec ma tablette. Je me suis dit que j'allais ouvrir internet tout en restant au lit, comme ça, si je sentais la fatigue arriver, je n'aurai plus qu'à fermer les yeux. Je me suis dit que 5h, c'était l'heure habituelle à laquelle je me couchais tous ces derniers jours, j'avais espoir de m'endormir, comme les autres jours.
J'ai consulté mes mails. Je n'avais que des spams et un mail de Biblioemplois. J'ai consulté les offres, il y avait une offre qui m'intéressait. J'ai pensé au CV et à la lettre de motivation que je devrais faire demain. J'ai consulté ma boîte gmail, celle sur laquelle j'envoie mes CVs. Je n'avais aucun mail. C'était normal. Je suis retournée sur mon autre boîte mail. J'ai pensé à mes copines qui dormaient. Elles avaient de la chance. 
J'ai éteint ma tablette. Il était 5h20. Je me suis relevée. Je me suis fait une tisane à l'hydrolat de verveine. J'ai calculé que d'habitude ça fait effet environ 1/2h plus tard, il serait donc 5h50. J'ai consulté mon téléphone. Je me suis souvenue qu'avant de me coucher j'avais mis un réveil à midi. Je m'étais dit que ça m'obligerait à me lever plus tôt. Puis j'ai calculé qu'à 6h je serai sans doute encore réveillée alors j'ai enlevé mon réveil, je trouvais que ça ne faisait pas assez d'heures de sommeil sinon, surtout pour quelqu'un qui n'avait rien à faire de sa journée. Je me suis dit que je pouvais me lever à l'heure que je voulais. Alors tout d'un coup j'en avais plus rien à faire de ne pas arriver à dormir. 

J'ai rallumé ma tablette, je suis allée sur allociné. J'ai regardé pleins de bandes annonces et des émissions sur le cinéma. Je me disais que je ne perdais pas de temps, je me cultivais. Je me suis toujours dit ça. Quand je n'allais pas en cours quand j'étais étudiante, préférant le cinéma, c'était ce que je me disais. Quand je repousse quelque chose, le remplaçant par le cinéma, c'est ce que je me dis.
Je regardais tout ça dans le flou, je n'avais pas mis mes lunettes, je ne voulais pas, parce que sinon je ne me rendormirai jamais. J'ai vu beaucoup de bandes annonces en anglais sous-titrées sans être capable de lire les sous-titres, ils étaient flous et tout petits, et je ne comprends pas un mot d'anglais, mais pas grave, les images bougeaient. 

Il était 6h15. J'avais toujours mal au ventre, la tisane n'avait pas fait effet et j'allais exploser tant j'avais envie de pisser. Je me suis relevée. Je me suis recouchée, j'ai serré les dents en même temps que je serrais mon oreiller dans l'espoir futile qu'il me tienne compagnie dans ma douleur. Elle revenait en puissance la salope. La tisane me rendait la vessie insupportable. J'avais froid, j'ai allumé le chauffage à fond. J'ai crevé de chaud au bout de 10 minutes. J'ai éteint le chauffage. Je transpirais. J'ai enlevé la couette, j'ai mis les pieds sur le mur, les jambes en l'air, j'ai pensé à tous ces films que j'avais vu où les gens qui ne dorment pas mettent les jambes en l'air. C'est n'importe quoi. J'ai commencé à faire des dessins avec mes orteils sur le mur. Je me suis dit que ça allait salir le mur, et comme je déménage bientôt, c'était pas le moment de salir le mur, même s'il était déjà sale. J'ai arrêté de faire des dessins, je me suis remise sous ma couette, j'avais froid. J'ai repris ma tablette, j'ai consulté les offres d'appartement, c'étaient les mêmes depuis une semaine, je les connaissais par coeur. J'ai consulté mes mails gmail, je n'avais toujours aucun mail, c'était normal. J'ai éteint ma tablette. J'ai regardé l'heure sur mon portable, il était 7h, je me suis dit que j'avais bien fait d'enlever mon réveil, je n'aurai jamais su me réveiller à midi. 

A 7h15, j'ai entendu ma voisine prendre une douche, aller aux toilettes et sortir de chez elle. Je me suis levée, j'ai capitulé, j'ai chauffé ma bouillotte, j'ai bu un verre d'eau avec un efferalgan dedans, j'ai failli vomir, je déteste l'efferalgan, c'est dégueu. J'ai fait tout ça dans le noir, sans mes lunettes, je me suis cognée à mon fauteuil, mon orteil a souffert, je me suis recouchée. J'ai attendu. Généralement, ça fait effet 1/4 d'h plus tard, j’espérais vraiment que ça marcherait. J'ai écouté les bruits dehors, les éboueurs, les bus, les bruits des pas des gens dans la rue qui vont au travail, les klaxons. J'ai regardé l'heure, il était 8h. C'était la première fois où j'étais contente de ne pas avoir de boulot parce que c'est l'heure à laquelle je me levais quand j'allais au boulot. J'ai fermé les yeux, j'ai pensé qu'il fallait absolument que j'envoie un CV demain, qu'il fallait que je fasse ma lessive.
Je me suis endormie. 

Je me suis réveillée à 14h, tout pile. J'ai dormi 6h. C'est n'importe quoi. Je vais rester en pyjama toute la journée, je n'irai pas faire ma lessive. Je vais boire café sur café et je vais me dire que ce soir, il faut que je me couche tôt et que demain, j'irai à la laverie. Puis je me dis que boire café sur café va m'empêcher de dormir et me donner envie d'aller aux toilettes tous les quart d'heures. C'est injuste. En plus, j'ai plus du tout mal au ventre, jusqu'au mois prochain. C'est encore plus injuste. 


Si toi aussi il y a des nuits où tu galères, tu peux compatir

jeudi 12 janvier 2012

Trois heures plus tard

Métamorphose finie et étapes sautése. Devenue fille, okay, mais je suis directement devenue une fille difficile. 
Pour se rendre compte quand une fille devient difficile, il suffit de l'entendre parler : avant les soldes, tout est superbe ; pendant les soldes, tout est moche, y'a que la nouvelle collection qui me plaît. 
Bye bye Naf Naf et Kookaï. J'ai fait chauffer la CB chez Princesse Tam-Tam et Zara. 
Puisque lundi et mardi prochain je suis à Paris, je me suis dit que je finirai ma transformation rue de Rivoli. 



Echec

Je crois bien avoir fait une promesse en début de blog. Non ? Tout le monde l'a oublié, n'est-ce pas ? 
Je n'écris pas tous les jours, parce que je suis en plein syndrome "Moins t'en fous, moins t'en fous". Cherchez pas, je viens de l'inventer. 

Oui je suis une grosse feignasse qui aime rester en pyjama le plus longtemps possible (j'établis un record personnel), qui aime sauter sur un pied dans son apart' sur de la musique de ses années étudiantes, genre Blood Red Shoes (qui se souvient encore de ça sérieux ? Je me sens vieille d'un coup et en plus ça me rappelle quand je jouais de la basse), qui grogne parce qu'elle n'a rien à foutre et comme elle est en mode PAS DE SUCRE elle ne peut même pas faire des gâteaux pour se désennuyer !
Bon ceci dit, je m'occupe tout de même. Je vais à la piscine de temps en temps et ça c'est chouette parce que ça m'occupe toute l'après-midi. Etant donné que je me lève aux alentours de 14h, ensuite il faut prendre une douche, s'habiller, préparer le sac de piscine, aller à la piscine, se déshabiller, nager, prendre une douche, se rhabiller, rentrer à la maison, défaire le sac de piscine, laver le maillot de bain, manger, dormir. Là, si tout s'est bien passé dans les temps, il est 19h. Toute une organisation !
Je fais d'autre chose aussi. Comme tous les jours, me dire, VA FAIRE TA LESSIVE IL FAUT LAVER TON PYJAMA. 
J’actualise tous les jours Biblioemplois, Century21 et Foncia. Et plus ça va, plus je déprime. 
Tous les jours aussi je me dis que je devrais écrire dans mon blog, surtout que j'ai pleins de choses à dire, ça viendra. 
J'ai pleins de films à voir aussi. Mais je préfère me refaire pour la troisième fois Grey's Anatomy, et c'est pas vrai du tout qu'hier j'ai commandé une mini pizza juste pour avoir une Häagen-Dazs (puisqu'on avait dit PAS DE SUCRE).
Et sinon c'est les soldes et mon compte en banque tire la gueule. Mais merde, je me suis achetée des chaussures de filles (comprendre des chaussures à talons), alors du coup je m'habille tous les jours en jupe (quand je sors hein, sinon je reste en pyjama, vous avez compris), et le problème c'est que je n'ai que trois jupes et deux robes. Alors il me faut une nouvelle jupe ! C'est normal ! Quand on se transforme en fille on veut des fringues et flûte, j'habite à cinq minutes à pieds du centre ville, c'est tentant de continuer la métamorphose. Et puis hier j'ai acheté pour 20 euros de pizza+glace+coca alors je crois que j'suis plus à ça près, je peux continuer à dépenser du fric dans des conneries. Non ? Non. 
De toute façon, j'ai déjà mis la jupe en jean, le collant et les chaussures de filles et en plus je me suis maquillée. Je dois absolument aller à la Fnac m'acheter un casque et à Natures & Découvertes pour acheter un cadeau pour les 18 ans de ma cousine (putain je suis TROP vieille). La question se pose : Vais-je résister à l'attrait des pulls en cachemire de Naf Naf et au pull bleu que je convoite depuis longtemps chez Kookaï ? 
Réponse tout à l'heure. 


Réactive ta mémoire et toi aussi saute sur un pied

mardi 3 janvier 2012

2012 ?

Bien, maintenant que tu as pris du poids et que tu as fait le tour des rimes de 2012, tu peux manger de la salade et aller à la piscine. 


J'suis pas une fille tournée sur les bilans rétrospectifs, je suis plutôt du genre horoscope du futur. Mais comme je suis retombée au chômage (paf ! ça a fait des Chocapics), j'ai du temps pour regarder les 36 372 heures de l'année du zapping et de l'année des guignols. Et j'ai aussi du temps pour lire Grazia et Elle. 
Non c'est pas vrai, je me fais des films toute la journée, sans aucun sens critique.
Et présentement, je crève la dalle, pour cause de bilan sanguin (autant bien commencer l'année hein). Et j'ai aussi une question existentielle : EST-CE QUE QUELQU'UN A DEJA REUSSI A SE PARFUMER AVEC UN ECHANTILLON SANS EN FOUTRE PARTOUT QUAND ON L'OUVRE ? Cette question m'obsède, parce que j'ai l'impression d'être idiote et surtout de sentir à 10 000 kilomètres à la ronde.


Toi aussi, viens sentir le soleil de janvier avec moi